Allez Louilla, mes frères! c'est Noël, la Pentecôte, l'Année Sainte! un peu comme si on venait de découvrir que Ludwig von en avait pondu une 10ème!!! Pensez, son dernier album sorti datait de 1967, et là, the miracle, the apparition, the retour of Magic Coltrane, oui, parfaitement, ça se nomme Both directions at once, Lost album; des enregistrements de 1963 retrouvés et sortis par Impulse. Pour faire court, ça se situe un peu avant Crescent, un morceau, Vilia, apparait je crois dans Birdland, le reste, jamais entendu. Découverte, du John Coltrane jamais entendu, oui, ça existe, ça se reproduit, j'ai 19 ans, je découvre Olé, volé chez Gibert mais y'a prescription; celui-là, je l'ai acheté, ok?
Plusieurs sessions du même morceau, jusqu'à parvenir à la perfection, plusieurs annoncent Love Supreme, on y devine les premières mesures, un autre part vers Giant Steps, jusqu'à On up, One down, le dernier morceau du 2ème CD, et là, on est sur le nuage, c'est pas mieux ou moins bien que Ole ou Love Supreme, c'est pareil, c'est à dire très très haut; un morceau inédit joué au sax soprano, puis le même un peu plus loin au ténor et on rêve de deux Trane, l'un soufflant du sop l'autre du ténor dans la même composition. Bon, derrière Trane, y'a du lourd, Jones aux drums et Garrison à la basse, c'est the section rythmique jamais égalée, même par le quintet de Miles Davis, et puis l'immense MacCoy Tiner, qui fait du Garrison avec la main gauche et du Trane avec la droite, et puis qui inverse, c'est pas un soliste, MacCoy, encore que je l'avais écouté en solo lors d'un festival de jazz que la mairie de Boulogne Billancourt organisait dans les années 80, il serait pas capable de faire ce que font par exemple Duke ou Monk, mais Duke ou Monk seraient infoutus de soutenir un rythmique pareille et la puissance de Trane; et sur cet album, les quatre sont au sommet, même si ça fait à peine un an qu'ils jouent ensemble. On se demandait comment Trane avait pu passer de Ole à Crescent et Love Supreme, on a la réponse, cet album c'est un peu le Silent Way de Miles, sauf que celui-là on le connait depuis 50 ans; alors que Both directions at once, Lost album, on rajeunit de 55 ans, sans filet.
